Le 10 février 1974 à Reims, j'ai pris feu à l'âge de 16 ans et demi et ai eu la chance d'être transférée d'urgence, en avion militaire par la Base aérienne 112, vers l'hôpital des grands brûlés de Metz.
La base 112, de fait, a participé à me sauver la vie ce jour-là, non seulement par son avion, mais aussi à travers un jeune appelé ou militaire engagé de la base aérienne. Je l'aperçois encore dans mon esprit de façon floue avec en arrière-fond la paroi kaki de l'avion et les sacs de jute beige qui pendaient et servaient peut-être de lest.
Tout au long du voyage, au moment crucial où je me trouvais dans le tunnel qui sépare la vie de la mort, il m'a parlé dans l'espoir sans doute, que je tourne mon destin du côté de mon devenir actuel.
Je suis resté 12 jours entre la vie et la mort, mais ce jour du 10 février 1974 fut le plus fatidique.
Ce qui le confirme d'autant plus, c'est qu'en arrivant à l'hôpital des grands brûlés, on a immergé mon corps dans un bain désinfectant dans lequel j'allais régulièrement être trempée par la suite mais sous anesthésie, ce qui ne fut pas le cas cette première fois, d'où la douleur surhumaine la plus intense vécue dans ma vie.
Comme quoi il ne fallait pas que j’échappe à la conscience vitale et que la base aérienne à travers cet homme m’a aidée, sans parler du transfert d’hôpitaux.
Rencontrer cette personne lors du centenaire du meeting aérien aurait été un événement touchant et exceptionnel. Peut-être ce militaire s’y est-il rendu et l’ai-je croisé à la base aérienne en ce week-end exceptionnel ?
J’ai interrogé une personne de la base samedi quant à l’avion qui avait été susceptible de me transporter à ce moment-là. Il m’a parlé du Broussard. Etait-ce cet avion ? Un doute subsiste quant à mon vague souvenir : j’ai l’impression que l’avion qui m’avait transportée était un peu plus grand…
Pour conclure, sachez que la Base 112 m'est chère, que le bruit des avions militaires, ces anges gardiens, va terriblement me manquer et que j'espère le plus vivement, tout comme j'ai pu le faire grâce à la base 112, que ce phoenix volant, et phoenix il l'est d'autant plus, renaîtra de ses cendres.